Le bus approche de Nazareth. Sur le siège côté vitre, une idée me vient. Nous arrivons à la basilique de l’Annonciation. Je m’appelle Marie. Nous sommes le 18 juin. C’est mon anniversaire. Idéal pour vivre à mon tour une Annonciation ! Je donne rendez-vous au Seigneur : « Parle, qu’attends-Tu de moi ? »

Messe à la basilique. Prière. Silence-radio.

Plus tard, je comprends. Son silence me disait : « Je t’ai déjà appelée. C’est ta réponse que j’attends… » De fait, si je Lui avais donné rendez-vous, c’est parce que je sentais qu’Il avait quelque chose à me dire. Sur l’Horeb, Dieu n’était ni dans l’ouragan, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais « dans le murmure d’une brise légère ».

Heureux qui comme Elie écoute le silence, Dieu parle sans bruit de paroles…

« Tu m’appelles, Seigneur ? Dis-moi où, je te dirai oui. » Et lui de répondre : « Dis-moi oui, je te dirai où. » On m’offre Je veux voir Dieudu Père Marie-Eugène de l’E-J. Un jour on m’avait dit : « Magnifique, le chapitre sur le don de soi ! » Je lis : don de soi absolu, indéterminé et souvent renouvelé. Je Lui dis oui dans l’indéterminé, trois jours plus tard Il me dit où.

Heureux qui ne cherche pas tant à voir pour croire qu’à croire pour voir…

Aujourd’hui, j’ai promis obéissance, pauvreté et chasteté à Dieu, à Notre Dame de Vie, dans l’Institut séculier carmélitain qui porte son nom. Le Christ m’appelle à Le suivre en plein monde. Professeur de français et adjointe en pastorale, j’essaie de vivre et témoigner de la joie de l’Evangile là où je suis envoyée : en cours, à la pause café, en conseil de classe, sur le Vieux-Port, à la messe, dans la rue, en réunion de catéchistes… « Action et contemplation bien unies », disait le P. Marie-Eugène, fondateur de l’Institut. Consécration et apostolat enracinés dans l’oraison, soutenus par l’union intime à Dieu.

Heureux celui que le Maître appelle, il entendra : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12,9)

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